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LE DERNIER JOUR
On nous a autorisés à dormir, puis accordé une heure pour prendre notre petit-déjeuner, prier nos dieux ou accomplir tout autre rite de préparation à la bataille. Le Grand Tumulus était censé tenir bon jusqu’à midi. Il n’y avait pas d’urgence.
Je me suis demandé à quoi la créature enterrée pouvait s’employer.
Le branle-bas a sonné vers huit heures. Il n’y avait pas d’absent. Le Boiteux flottait ici et là sur son petit tapis et semblait croiser plus souvent que nécessaire le chemin de Murmure. Ils avaient l’air de comploter quelque chose. Bomanz battait le pavé furtivement, essayant de se faire invisible. Je ne le blâmais pas. À sa place, j’aurais sans doute pris mes cliques et mes claques pour Aviron… À sa place ? La mienne était-elle plus confortable ?
L’homme était victime de son sens de l’honneur. Il pensait devoir s’affranchir d’une dette.
Un roulement de tambour a retenti : l’heure de prendre nos positions avait sonné. J’ai suivi la Dame, remarquant au passage qu’on avait poussé les derniers civils sur la route d’Aviron, avec toutes les affaires qu’ils pouvaient emporter. Ça promettait un bel encombrement. On annonçait que les troupes convoquées par la Dame sortaient de la ville par milliers. Elles arriveraient trop tard. Personne n’avait pensé à leur dire de s’arrêter.
Nos sujets de préoccupation s’étaient recentrés. Le monde extérieur n’existait plus. J’ai observé les civils un moment en me demandant quelles difficultés se poseraient à nous, dussions-nous fuir. Mais ces angoisses se sont vite envolées. Je n’arrivais pas à m’inquiéter au-delà du Dominateur.
Des baleines de vent se sont avancées au-dessus de la rivière. Les mantes ont cherché des courants ascendants. Les tapis des Asservis ont décollé. Mais j’allais, quant à moi, rester sur le plancher des vaches aujourd’hui. La Dame entendait lutter contre son mari sur la terre ferme, pied à pied.
Et le pompon, les amis, c’est que Toubib la suivrait comme son ombre avec son p’tit arc et ses flèches !
Les gardes occupaient leurs positions, abrités dans leurs tranchées derrière des palissades basses, des fossés et des engins. Les fanions jalonnaient le terrain pour guider Chérie dans son parcours soigneusement tracé. La tension montait.
Qu’y avait-il à faire de plus ?
« Reste derrière moi, m’a recommandé à nouveau la Dame. Garde tes flèches à portée de main.
— Ouais. Bonne chance. En cas de victoire, je vous paye un dîner dans les jardins d’Opale. » J’ignore ce qui m’avait poussé à dire un truc pareil. Un désir effréné de penser à autre chose ? En dépit de la température frisquette ce matin-là, j’étais en sueur.
Ça l’a prise de court. Puis elle a souri. « En cas de victoire, je te prendrai au mot. » Son sourire était pâle. Elle avait peu de chances d’être encore vivante l’heure d’après, et elle le savait.
Elle s’est mise en route en direction du Grand Tumulus. Jeune chiot docile, je lui ai emboîté le pas.
La dernière étincelle en elle refusait de s’éteindre. Elle ne capitulerait pas pour sauver sa vie.
Bomanz nous a laissés partir devant, puis il a suivi. Ainsi que le Boiteux.
Ni l’un ni l’autre n’auraient dû le faire, d’après le plan initial.
La Dame n’a pas réagi. Du coup, moi non plus.
Les tapis des Asservis ont commencé à descendre en spirale. Les baleines de vent paraissaient un peu nerveuses, les mantes un peu frénétiques dans leur recherche de courants favorables.
Abords des Tumulus. Mon amulette n’a pas réagi. Tous les vieux fétiches, hormis au cœur de la zone, avaient été enlevés. Les morts reposaient désormais en paix.
La glaise me collait aux bottes. Je peinais pour garder ma flèche en travers de mon arc sans perdre l’équilibre. J’avais encoché un des traits noirs et je conservais les deux autres dans le même poing que mon arme.
La Dame s’est immobilisée à quelques pas du trou d’où nous avions exhumé Bomanz. Elle a paru soudain s’exclure du reste du monde, comme si elle entrait en communion avec la chose sous terre. J’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule. Bomanz s’était arrêté un peu au nord, à une cinquantaine de pas de moi. Mains dans les poches, il m’a dévisagé en me défiant de protester contre sa présence. Le Boiteux avait fait halte au niveau de ce qui avait été la douve entourant les Tumulus. Il ne voulait pas dégringoler au moment où le nul déferlerait sur lui.
J’ai consulté le soleil. Neuf heures environ. Encore trois heures de répit, au cas où nous voudrions les employer.
Mon cœur battait la chamade. Mes mains tremblaient au point que je m’étonnais presque de ne pas entendre mes os cliqueter. Je doutais d’être en mesure de planter une flèche dans un éléphant à cinq pas.
Bon sang, mais pourquoi avait-il fallu que je tire le gros lot et qu’elle me choisisse comme chouchou ?
J’ai repassé ma vie en revue. Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ? J’avais eu tant d’occasions d’infléchir le cours des choses… « Quoi ?
— Prêt ? me demandait-elle.
— Jamais. » Je me suis efforcé d’afficher un maigre sourire.
Elle a tenté de me le rendre, mais elle était plus effrayée que moi. Elle savait ce qu’elle affrontait. Elle pensait vivre ses ultimes instants.
Elle en avait dans le ventre, cette femme, à persister quand elle n’avait rien à gagner sinon, peut-être, une vague rédemption aux yeux du monde.
Des noms tournoyaient dans ma tête. Sylith ? Croyance ? Lequel ? Dans un instant, faire le bon choix serait peut-être vital.
Je ne suis pas croyant. Pourtant j’ai adressé une prière muette aux dieux de mon enfance pour qu’on ne me demande jamais de procéder au rituel qui révélerait son nom.
Elle s’est tournée vers la ville et a levé le bras. Des trompettes ont vagi. Comme si tout le monde n’avait pas déjà les yeux rivés sur elle.
Son bras s’est abaissé.
Martèlement de sabots. Chérie de blanc vêtue, avec Elmo, Silence et le lieutenant dans sa foulée, est partie au galop dans l’allée délimitée par les banderoles. Le nul devait s’étendre rapidement, puis se figer. Il fallait permettre au Dominateur de sortir, mais avec une puissance diminuée.
J’ai senti le nul. Il m’a fouetté violemment, tant j’en avais perdu l’accoutumance. La Dame a vacillé elle aussi. Un gémissement de peur s’est échappé de ses lèvres. Elle ne voulait pas être désarmée. Pas maintenant. Mais c’était la seule solution.
Le sol a vibré une fois, doucement, puis a explosé comme un geyser. J’ai reculé d’un pas. Tremblant, j’ai regardé la terre pulvérisée monter dans les airs… et, ébahi, j’ai découvert non un homme mais le dragon…
Le putain de dragon ! Je l’avais complètement oublié, celui-là.
Il se cabrait, haut de quinze mètres, crachait le feu. Et rugissait. Allons bon ! À l’intérieur du nul, la Dame ne pouvait plus nous protéger.
Le Dominateur m’est sorti de l’esprit.
J’ai couché le dragon en joue, pointant ma flèche vers sa gueule béante.
Un cri m’a retenu. Je me suis retourné. Bomanz gesticulait, beuglait, lançait des insultes en kureTelle. Le dragon le lorgnait avec des yeux ronds. Et soudain la bête s’est souvenue qu’ils avaient déjà eu maille à partir.
Elle a attaqué comme un serpent. Des flammes ont jailli devant elle.
Le feu a enveloppé Bomanz sans lui causer de mal. Il avait pris garde de rester hors du nul.
La Dame s’est décalée de quelques pas sur sa droite pour jeter un coup d’œil derrière le monstre dont les membres antérieurs, maintenant libérés, patinaient pour dégager son énorme carcasse. Je ne voyais pas encore notre proie. Mais les Asservis volants étaient passés en phase d’attaque. Déjà ils avaient largué de lourdes javelines incendiaires. Elles ont dégringolé en sifflant, éclaté.
Une voix de tonnerre a lancé : « À la rivière ! »
La Dame s’est précipitée. Chérie s’est remise en marche, amenant le nul vers l’eau. Des fantômes juraient, caracolaient autour de moi. J’étais trop distrait pour répondre.
Des mantes piquaient à toute allure, par paires sombres, zigzaguaient entre les éclairs tirés par les baleines. L’air s’est mis à crépiter, une étrange odeur sèche s’est diffusée.
Soudain Traqueur s’est retrouvé parmi nous, marmottant qu’il devait sauver l’arbre.
Un concert tonitruant de trompettes a éclaté. J’ai esquivé une patte de dragon battant l’air, je me suis ramassé pour éviter le coup de masse d’une aile et me suis retourné.
Une foule d’hommes maigres et déguenillés surgissait de la forêt, menée par un Saigne-Crapaud boitillant. « Je savais qu’on reverrait cette crevure. » J’ai tenté d’attirer l’attention de la Dame. « Les tribus de la forêt. Elles attaquent la Garde. »
Le Dominateur avait donc un atout de réserve.
La Dame m’a ignoré.
Nous ne devions pas nous laisser déstabiliser par la lutte entre les gardes et les guerriers des bois, en tout cas pour l’instant. Notre proie était sortie, cavalait, et nous n’osions nous soucier de rien d’autre.
« À l’eau ! » La voix grondait dans les airs. Chérie s’est déplacée encore. La Dame et moi gravissions en hâte la butte de terre qui s’éboulait tandis que le dragon continuait d’essayer de s’en extirper. Il ne nous a même pas regardés. Il se concentrait entièrement sur Bomanz.
Une baleine de vent est descendue. Ses tentacules ont sondé la rivière. Elle a capturé quelque chose et vidé ses ballasts.
Une forme humaine se contorsionnait en hurlant, fermement crochetée par le mastodonte volant. J’ai ressenti un immense soulagement. Nous avions réussi…
La baleine est remontée trop haut. L’espace d’un moment, elle a halé le Dominateur hors du nul.
Fatale erreur.
Tonnerre. Foudre. Violence tous azimuts. La moitié de la ville et un andain en bordure du nul ont été réduits à néant, écrabouillés, brûlés, calcinés.
La baleine a explosé.
Le Dominateur est tombé. Alors qu’il chutait à la fois vers le sol et le nul, il a tonné : « Sylith ! Je clame ton nom ! »
J’ai décoché une flèche.
Dans son angle mort. En plein vol, un tir d’anthologie. Je l’ai touché au flanc. Il a poussé un cri et empoigné le trait. Puis il a plongé dans la rivière. L’eau s’est mise à bouillonner, fouaillée par les éclairs des mantes. Une autre baleine s’est abaissée pour immerger ses tentacules. Pendant un moment, j’ai paniqué à l’idée que le Dominateur resterait peut-être sous l’eau et parviendrait à s’échapper.
Mais il est remonté, happé une nouvelle fois. Cette baleine aussi a pris trop d’altitude et en a payé le prix, bien que la magie du Dominateur ait perdu de sa véhémence, sans doute du fait de ma flèche. Il a libéré un seul sortilège qui est parti au petit bonheur et a déclenché des incendies dans la caserne de la Garde. Les soldats et les guerriers des tribus luttaient pied à pied non loin. Le sortilège en a tué bon nombre de part et d’autre.
Je n’ai pas tiré d’autre flèche. J’étais pétrifié. J’avais la certitude que l’énoncé du nom, quand les rituels adéquats étaient respectés, pouvait œuvrer même dans le nul. Or la Dame n’avait pas bronché. Elle se tenait à un pas de l’eau sur la berge et regardait la chose qui avait été son mari. Qu’on l’ait appelée Sylith ne lui avait fait aucun effet.
Donc elle n’était pas Sylith ! Le Dominateur s’était trompé deux fois en croyant prononcer son nom… Plus qu’une solution. Mais je souriais jaune. Moi aussi, je l’aurais appelée Sylith.
Une troisième baleine de vent l’a repris. Celle-là n’a pas commis d’erreur. Elle l’a amené jusqu’au rivage, vers Chérie et son escorte. Il se débattait comme un furieux. Dieux, que d’énergie dans cet homme-là !
Nous entendions derrière nous des vociférations. Le fracas des armes. Les gardes avaient été moins surpris que moi. Ils tenaient le terrain. Les Asservis aéroportés se hâtaient pour leur prêter main-forte, déversaient une averse de sorts mortels. Saigne-Crapaud le Chien constituait leur principale cible.
Elmo, le lieutenant et Silence ont bondi sur le Dominateur dès que la baleine l’a eu largué à terre. Ç’a été comme essayer de maîtriser un tigre. Il a projeté Elmo à presque dix mètres. Dans un craquement sonore, il a brisé la colonne vertébrale du lieutenant. Silence est parvenu à se garer hors d’atteinte. J’ai lardé le monstre d’une seconde flèche. Il a titubé mais n’est pas tombé. Hébété, il s’est avancé vers la Dame et moi.
Traqueur l’a intercepté en chemin. Il a posé son arbrisseau, a empoigné le bonhomme, et ils se sont lancés dans un combat à mains nues de dimension épique. Tous les deux vociféraient comme des damnés.
J’ai voulu dévaler la pente pour secourir Elmo et le lieutenant, mais d’un geste la Dame m’a ordonné de ne pas bouger. Son regard furetait partout. Elle attendait autre chose.
Un grand cri a secoué la terre. Une boule d’un feu gras est montée vers le ciel en tournoyant. Le dragon, hurlant affreusement, se convulsait comme un gros ver blessé. Bomanz avait disparu.
Ne restait plus que le Boiteux. Je ne sais trop comment, il avait réussi à se traîner à mon insu à une douzaine de pas de moi. Une telle frousse m’a empoigné que j’ai failli me vider les intestins. Il ne portait plus son masque. Sa face à nu et ravagée irradiait de joie mauvaise. Dans un instant, pensait-il, il m’aurait réglé mon compte. Mes jambes sont devenues de coton.
Il a dardé sur moi une petite arbalète, a grimacé un sourire. Et puis son bras s’est dévié. J’ai remarqué que son carreau ressemblait comme deux gouttes d’eau à la flèche encochée sur mon arc.
Ça m’a enfin donné un coup de fouet. J’ai tendu ma corde au maximum.
Il a braillé d’une voix suraiguë : « Croyance, le rituel est accompli. Je clame ton nom ! » Et il a tiré.
J’en ai fait autant au même instant. Je n’avais pu décocher mon trait plus vite. Purée ! Ma flèche s’est fichée dans son cœur noir, il a basculé. Mais trop tard. Trop tard.
La Dame a poussé un cri.
Ma terreur s’est muée en une rage insensée. Je me suis précipité sur le Boiteux, troquant mon arc contre mon épée. Il ne s’est pas tourné pour faire face à mon attaque. Il s’est juste relevé sur un coude pour mieux observer la Dame.
La démence s’était emparée de moi. Comme elle peut s’emparer de quiconque en certaines circonstances, je suppose. Pourtant j’étais soldat depuis des lustres. J’avais appris qu’on ne survit généralement pas longtemps quand on lâche la bride à ce genre de pulsions.
Le Boiteux se trouvait à l’intérieur du nul. Ce qui signifiait que sa vie ne tenait qu’à un fil, qu’il s’y cramponnait à grand-peine, totalement incapable de se défendre. Je lui ai fait payer toutes ces années d’angoisse.
Mon premier coup lui a presque détaché la tête des épaules. Je me suis acharné jusqu’à la lui trancher complètement. Et puis j’ai déchiqueté ce qui restait de ses membres, émoussant mon acier et ma rage sur sa vieille carcasse. J’ai commencé à recouvrer mes esprits. Je me suis retourné pour voir ce qu’il était advenu de la Dame.
Elle s’était laissée tomber sur un genou, le poids de son corps pesait sur l’autre. Elle essayait d’arracher le carreau du Boiteux. Je me suis élancé, j’ai écarté sa main de la blessure. « Non. Laisse-moi. Plus tard. » Cette fois j’étais moins déconcerté par le fait que l’énoncé de son nom soit resté inopérant. Cet échec m’avait convaincu que rien ne pouvait la désarmer.
Elle aurait dû y passer, bordel !
Le pilonnage des habitants de la forêt par les Asservis a commencé à porter ses fruits. Certains sauvages prenaient leurs jambes à leur cou. Saigne-Crapaud le Chien était au supplice, pris dans une nasse de sorcellerie. « Tenez bon ! ai-je soufflé à la Dame. Le plus dur est passé. » Je ne sais pas si j’y croyais vraiment ; en tout cas, c’était ce qu’elle avait besoin d’entendre.
Traqueur et le Dominateur continuaient de se rouler par terre en jurant et ahanant. Silence les suivait pas à pas, une lance à large fer au poing. Dès que l’occasion s’est présentée à lui, il a frappé notre grand ennemi. Un coup mortel pour qui que ce soit. Chérie regardait, demeurait à proximité mais hors de portée du Dominateur.
Je suis revenu au trot à la dépouille du Boiteux et j’ai extirpé la flèche que je lui avais plantée au travers du torse. Ses yeux se sont braqués sur moi ; la vie n’avait pas encore quitté son cerveau. D’un coup de pied, j’ai envoyé sa tête bouler dans le trou laissé par le dragon.
La bête avait cessé de tressaillir. Toujours aucun signe de Bomanz. On ne devait d’ailleurs plus en avoir. Il avait connu le destin qu’il redoutait lors de cette seconde confrontation. Il avait tué le monstre de l’intérieur.
Ne mésestimez pas Bomanz parce qu’il gardait le profil bas. Je crois que le Dominateur avait compté sur le dragon pour occuper Chérie et la Dame le temps qu’il parvienne à fuir le nul. Bomanz l’avait contrecarré. Avec autant de détermination, autant de panache que la Dame affrontant son inéluctable sort.
Je suis retourné la voir. Mes mains avaient retrouvé leur sûreté de champ de bataille. Je pestais de ne pas disposer de ma trousse. J’aurais trouvé à employer mon scalpel. Je l’ai étendue sur le dos, j’ai commencé à trifouiller. Ce carreau continuerait de faire des dégâts tant que je ne l’aurais pas extrait. Malgré la douleur, elle est parvenue à m’adresser un sourire reconnaissant.
Une douzaine d’hommes s’étaient ameutés autour de Traqueur et du Dominateur, et ils faisaient pleuvoir les coups. Certains semblaient même se moquer de savoir sur qui.
Le vieux démon vivait ses derniers instants.
J’ai appliqué une compresse et un bandage de fortune sur la plaie de la Dame en prélevant du tissu sur ses propres vêtements. « On changera ce pansement dès que possible. »
Les tribus avaient été balayées. Saigne-Crapaud le Chien se traînait en direction des collines. Il restait au vieux clébard autant de forces qu’à son maître. Ceux des gardes qui avaient rompu le combat se hâtaient vers nous. Ils apportaient du bois pour le bûcher funéraire de l’antique terreur.